Comme convenu vous trouverez mon « compte rendu » de séance … que je ferai en réalité en 3 actes pour prendre en compte l’avant et l’après avec quelques références cinématographiques ! Je suis désolé c’est long, trop long (probablement pour compenser ma faible longévité lors de la séance et mon incapacité à la fin de séance de faire une phrase complète !)
Acte 1 - « La soif du mal » (et pas « la soif du mâle » qui fait trop titre de mauvais porno)
Il y a 10 ans, j’ai commencé à m’intéresser au BDSM. A part quelques expériences dans le couple (ma compagne ne rechigne pas de temps en temps à « prendre son mâle en patience » — pour rebondir sur une image twittée par Maitresse aXelle) ce n’est pas la même chose, j’ai du mal à lâcher prise et apprécier totalement. Il y a des enjeux, une pudeur qui font que certaines choses ne sont pas demandées ou qu’on préférerait expérimenter dans un autre cadre avant de les importer dans la vie de couple. Le BDSM était resté donc très théorique.
Il était plus que temps de passer à la pratique.
Je butine sur internet, tombe sur le site d’aXelle de Sade, je suis capté par un imaginaire, un monde. On n’est pas dans les sites qui se contentent de montrer une domina toute de cuir vêtue avec un énorme gode ceinture et une phrase du genre « je vais t’éclater la rondelle mon biquet » ou « je vais tellement te fouetter que tu auras l’impression d’avoir tes règles par le dos ». Entendons nous bien, je ne juge absolument pas ce type d’approche mais … ce n’est pas ce que je recherchais. J’ai besoin en ce qui me concerne qu’il y ait tout un univers autour avec des sons, des couleurs, une imagerie que je retrouvais sur ce site.
Trajet en voiture, j’appelle. Maîtresse aXelle décroche. Une voix douce au bout du fil me fait un instant penser que j’ai fait un faux numéro, je dois dévoiler le but de mon appel. Je réponds et me mets à nu, et commence à évoquer ce que je recherche, que je suis débutant, que je suis assez porté sur le anal mais qu’au final je veux un peu tout essayer (ou presque tout). Je n’en reviens pas comment cette voix arrive en quelques minutes à me faire délivrer autant de choses intimes, aXelle de Sade à sa manière est déjà en train de me posséder (je réalise que c’est déjà la première étape de la domination …). Rendez-vous est pris quelques jours plus tard.
A cet instant je réalise que j’ai peu à peu augmenté le son du main libre lors de l’échange, au milieu des embouteillages. Il est probable que certains aient bien profité de la conversation. En terme d’humiliation on est parfois jamais aussi bien servi que par soi-même en fin de compte.
Entre temps je remplis le long questionnaire, autre manière là aussi de se dévoiler. Je le retourne, le rendez-vous est confirmé. De ce retour jusqu’au rendez-vous je sentirai le stress monter. Je ressens des angoisses et douleurs que je n’ai au final pas ressenti depuis l’adolescence, étrange. A plusieurs reprises je me dis « laisse tomber, ça doit rester du domaine du fantasme », « tu fais une connerie ». Un mal au ventre augmente (je passe les détails), je me dis que j’ai du manger quelque chose, qu’il faut reporter, … ça ira en augmentant jusqu’au jour « J ».
La veille je n’arrive pas à dormir, je suis tordu de douleurs, je n’ai pas mangé. Le matin je n’arrive pas a avaler quoi que ce soit non plus, gère en plus problèmes sur problèmes. Bad Karma, je veux tout abandonner me sens trop mal pour endurer plus de mal, me dis que j’aurai l’air fin si je suis réellement malade et que je me retrouve à devoir abréger la séance.
Mais je me dis que non, il faut aller jusqu’au bout.
Je vais à pied au lieu de rendez-vous me disant que la marche va m’aider à réduire la pression. J’arrive trop tôt, tourne, retourne. J’appelle, toujours la voix douce qui me guide jusqu’à son antre.
Acte 2 - « 40 ans toujours puceau »
J’entre dans une pièce sombre (mais pas obscure, juste ce qu’il faut de lumière). Maîtresse aXelle me guide, sa voix m’apaise déjà.
Je dois tout retirer (hélas même les lunettes, je ne verrai donc pas tout … prochaine fois je penserai aux lentilles), me voilà en peu de temps nu devant une inconnue. Je suis étonné devant ma docilité. Elle se rapproche, rentre dans ma « bulle », dans mon « espace vital ». Je me laisse faire, surpris que ça ne me mette pas mal à l’aise, elle est déjà en train de prendre possession de moi. Elle joue de la voix tantôt douce, tantôt sèche, un mélange d’autorité et de douceur (en terme d’image geek, pourrie, et pas glamour du tout, je dirai que si l’on était dans Star Wars elle manie aussi bien la voix que les grands maîtres Jedi qui obtiennent ce qu’ils veulent rien que par la parole … bon l’analogie s’arrête là car je ne suis pas sur que Maîtresse aXelle de Sade apprécie la comparaison avec Maître Yoda).
Maîtresse aXelle m’explique pour mon « dépucelage » (mot qu’elle va employer à la fin de la séance) les règles du BDSM, etc. Elle m’explique pour les safe word et m’indique les siens (je n’ose alors évoquer qu’en chemin j’avais — tout fier de moi — envisagé un safe word.
Puis la séance commence, les corps se rapprochent encore plus. Ses mains comme sa voix me frôlent, me touchent, me transpercent. C’est troublant, intime, je suis collé à elle mais de manière totalement inégalitaire, rien à voir avec ce que j’ai connu. Soumission totale par la voix et le corps.
Elle me dit que tout mon corps doit être à sa disposition, je dois me mettre à terre et lécher ses chaussures et rester bien écarté, onduler, être sexy. Je m’exécute et réalise que j’aime ça. Je ne le vis pas à cet instant comme une phase d’humiliation (a aucun moment je me suis senti coupable, fautif, honteux de le faire) il n’y avait au final que le plaisir de faire tomber l’armure portée tous les jours et se retrouver ainsi.
Puis elle me dit de la suivre vers la croix de saint-andré. Elle m’attache me travaille un peu les seins, fait des percussions. Je ne pensais pas que j’éprouverais vraiment de plaisir dans les percussions. A l’évidence, il me serait difficile d’aller plus loin mais j’ai été surpris par cette pratique. Je distingue trois choses en la matière :
a) la découverte des sensations sur des parties très érogènes comme le seins (que je m’amuse parfois à travailler avec des pinces mais c’est occasionnel et on est toujours indulgent avec soi-même).
Clairement il y a là des choses à explorer ...
b) les percussions sur le reste du corps ou je me dis que je ne sais pas trop encore si j’ai aimé ou pas.
c) le plaisir de la contrainte, d’être attaché.
Puis commence ce qui sera pour moi la torture ultime : l’edging. Etape qui m’a fait de suite penser au titre de cet acte 2. Pratique que je redoutais par avance car — soyons francs — fatigue, stress, … (on se cherche les raisons qu’on veut) je ne suis pas spécialement le plus endurant depuis quelques mois (tant qu’à faire j’y vais de mon auto humiliation !).
Maîtresse aXelle commence alors la stimulation, va jusqu’à utiliser sa magic wand. Et là comment dire, il n’y a pas de mots. Il n’y avait pas du reste pas de mots possibles, et en un laps de temps qui me semble très très court je me suis répandu de manière lamentable, pitoyable, comme une … enfin bref j’ai joui sans en avoir la permission. Je crois que même lors de mon premier rapport lorsque j’étais adolescent j’ai du tenir plus longtemps. Minable. J’aurai eu une main de libre je crois que je me serai baffé.
J’ai pourtant senti la pression monter, essayé de me retenir (ah je regrette tous ces moments où je me disais que je devrais muscler un peu plus le périnée !), j’ai pas pu penser à autre chose, pas trouvé le safe word qui allait avec (ah ah … non il n’y en avait pas), pas osé parler puisque c’est interdit, pas su l’exprimer avec le corps, pas pu reculer attaché comme je l’étais. J’ai au final apprécié à ce moment le foulard sur les yeux … autant ne pas croiser son regard. Là, je me suis senti honteux.
Mais la torture n’était pas finie, j’ai eu le droit a des stimulations complémentaires pour me punir (et sur le coup j’avoue que c’est une douleur des plus intéressantes — qui n’est pas sans rappeler les fois où je me force pour continuer malgré tout pour ne pas arrêter simplement pour ma partenaire … voilà là on touche le fond de l’auto-humiliation — ).
Bien entendu il fallait être puni car je n’avais pas eu l’autorisation et ai eu droit à une fessée réglementaire, la tête posée sur les jambes de maîtresse aXelle. Je confesse avoir beaucoup aimé cette phase qui s’est conclue aussi par une petite exploration annale avec un certain regret qu’elle n’aille plus loin …
C’est ainsi que la séance s’est achevée, Maîtresse aXelle m’a donné le temps de récupérer me parlant doucement (toujours cette voix douce qui transperce et met à nue) me touchant, me frôlant. Avec le recul — même si je ne crois pas m’être endormi, j’ai l’espace d’un instant eu l’impression d’être transporté ailleurs dans une semi-rêverie.
Nous parlons, enfin … j’essaye de parler. Je réalise que le temps est plus qu’écoulé. Dernière accolade que m’accorde aXelle de Sade et retour au monde extérieur.
Acte 3 - Le salaire de la peur
En sortant je réalise au bout de quelques minutes que je n’ai plus mal, j’ai une faim de loup. Parties toutes les maladies imaginaires que j’avais avant de rentrer, quelle thérapie !!! (bon de là à demander le remboursement de la séance par la sécurité sociale …).
Je ne veux pas ici rentrer trop dans les détails car on rentre dans une autre sphère privée : mais je réalise en rentrant que je suis plus réceptif à tout au niveau familial, des autres. Sans tomber dans le « bisounours » j’ai étrangement envie de donner de la tendresse (pas par culpabilité d’autant que dans nos codes ce n’est pas la question, non, autre chose …).
Encore merci, Maîtresse aXelle pour cet instant magique.