"16h12. Plus que trois minutes avant l'heure du rendez vous. Je piétine rue T. une perpendiculaire de l'adresse indiquée. 16h12. Je trépigne. Le temps s'est arrêté, suspendu à l'haletante hâte du moment. 16h12 et cette montre est immobile. Tout comme l'espace autour de moi. Me regarde t'elle d'une de ces fenêtres aux opaques rideaux? Me surveille-t'elle depuis son donjon. Mais où est le dragon?Soudain, c'est l'heure. Je lui téléphone. Pas de réponse. Lapin y est-tu? J’espère ne pas te trouver aujourd'hui, à mes pieds sur ce trottoir.Le téléphone sonne, quelque secondes plus tard. Les instructions pour rejoindre Maîtresse me sont dictées, toujours avec cette bienveillante fermeté.J'arrive dans le lieu, elle est là, fermement plantée sur ses talons hauts. Un manteau couvrant une tenue sexy, sobre, efficace, excitante. Maîtresse est splendide.Je suis sommé de me déshabiller, jusque là, rien de surprenant: ce n'est pas ma première séance avec une domina.Maîtresse s'approche de moi, me demande de fermer les yeux, elle continue de s'approcher, m'examine. Pas comme un médecin le ferait, non, plutôt comme un prédateur, rassasié mais gourmand, qui a le temps de jouer avec sa proie et compte bien en profiter. Elle examine mes plis, mon pouls. Je sens qu'elle est sensible aux énergies, les miennes. Je suis confus et perdu. Dans le noir de mes paupières, à la merci de ces doigt fermement délicats, se faufilant là où bon leur semble. Je n'existe plus par moi même. Elle pénètre en moi. Par mes pores, ma bouche, mes oreilles. Je suis à sa merci et ça me réjouis. La connexion est établie. Nous pouvons procéder.Mes yeux sont bandés, mes paupières inutiles. Je me retrouve à genoux, prosterné en face de Maîtresse, je devine sa présence, devant moi. Puis je dois m'allonger, m'offrir à elle. Mes jambes sont écartées, mes mains attachée, peut être jugées baladeuses. Le jeu est énoncé: interdiction de jouir sans l'autorisation de Maîtresse. Simple en théorie, c'est sans compter sa dextérité, ses outils et... sa détermination. Je ressens l'indescriptible. Mes cellules nerveuses sont sollicitées, de toutes parts, des flots de messages sensoriels envahissent mon esprit: excitation, douleur ici, puis là, envie de lâcher prise contrariée par l'impératif de retenue. Ma respiration s'accélère, que dis-je, s'emballe, je gémis, non pas par satisfaction de circonstance, ou de politesse bienvenue, non, un râle animal, incontrôlé. Ma conscience et ma "maîtrise de soi" sont expédiées, chassées de l'instant. Elle n'ont plus leur place.Maîtresse alterne entre stimulation de mes zones érogènes, torture délicieuse et douceur. L'excitation va et vient, les ressentis sont à leur summum, saturant ma sensibilité: je suis enfin autorisé à me libérer.Je jouis.Je me vide.Satisfaite, Maîtresse s'éloigne puis reviens, m'enveloppe d'une couverture et me laisse me remettre de mes émotions: un délicieux moment de répit.
top of page
Photos
Photos
Photos
Photos
bottom of page