Il y a des jours, mais des heures aussi.
18H06, cette heure je vais me la rappeler pendant longtemps.
Un jeudi soir, je m’étais mis dans la tête de participer à un jeu.
Un jeu particulier, j’en conviens, puisqu’il consistait à faire partie d’une bande de fous entrant volontairement dans un univers psychiatrique.
Ils se devaient d’être soignés par un personnel un peu spécial du genre Fetiche. Moi, mon heure d’arrivée officielle d’arrivée à l’hopital: 18 H 06
Mon esprit sagace, s’enguichait déjà de toutes les procédures mises en place pour ma venue.
Pour un jeu de ce type, simple d’ordinaire, je pouvais le dire : « Il y a en a qui bosse pour leur plaisir et celui des autres ! «
Le jeu était bougrement bien construit et sa partie administrative très professionnelle. Quelle paperasse !
Bon, cela étant dit à 18H 06 pétante, je me présente dans un lieu tenu secret et quelle n’est pas ma surprise d’être face à une belle femme en long manteau rouge, à l’élégance raffinée, à la démarche enivrante.
Je tilte comme un flippeur à 250 euros la monnaie.
Dans ces yeux, j’y trouve une mine de vie, des pépites de lumière.
Rare, le moment rare ! Ah ces yeux ! ces yeux à cloner sur toutes les endormises de la terre.
Je suis touché.
Tir au but, cette Dame, directrice du dit établissement, m’interpelle.
Un peu plus de troublant encore, quand elle lit le règlement de l’établissement. Sa voix est douce, pas totalement assurée, en doute quelque peu.
J’en souris intérieurement, mais je ne professe rien que oui, oui, et oui à tout
Saint Pierre à mon jugement dernier le confirmera, je m’inquiétais de possibles représailles à toute provocation. Mon histoire le montrera, celles-ci adviendront plus tard.
Je ne raconterai, dans cette nouvelle, mon expérience de «grand malade.». Mon bibliographe a publié sur le sujet.
Non, j’aimerais vous conter de ce qui est arrivé quelques jours plus tard avec cette Dame.
Cette Dame aux yeux énigmatiques.
Pendant plusieurs jours et quelques nuits, je me suis vu chercher et rechercher, enquêter pour enfin oser appeler et demander : « Et moi et moi et moi : puis-je vous rencontrer ? Oh maitresse Axelle ?».
Axelle étant son nom de guerre comme le mien est Nemo.
Mais d’abord, nous avons papoté en confiance, comme de bons et vieux amis. Cette voix, qui vous rentre par le bas, qui sort par le haut qui vous pousse au désir.
Attendre son heure, quel supplice !
L’esprit vagabonde, interprète, batifole bercé entre l’érotique, le pornographique et l’inquisition médiévale.
16 H 30, l’heure du crime pointe, des marches, une porte en tôle, noire, lourde, à l’intérieur d’une cour, un loft parisien, dans un quartier « Beau, beau ».
Cela me change de mon appartement de Neuilly.
A joueuse, joueur et demi, je me suis préparé.
Bas noirs neufs, porte-jarretelles noir sur mesure, serre taille noir et mon magnifique collier à clous Doberman 2002, le tout caché sous mon large manteau de mer (il fait humide).
Maitresse Axelle m’ouvre, elle pianote mon cas sur sa tablette à la pomme, je suis en avance.
Ravissante, j’admire son regard, ses cheveux blonds, son rouge à lèvres, sa peau divine. Une allure mise en valeur, par le noir d’une tenue très chic, très classe.
Maitresse est là, présente.
Elle est très belle. J’en deviens Quasimodo. Je n’ai pas peur et pourtant je sais ce qui m’attend. Je m’amuse de devoir me laver les mains plusieurs fois pour « avoir été dans le métro », « touché de l’argent ». Son ordre vient ensuite: je dois me mettre à nu.
Je crée la surprise. Dés que je me découvre, je lui fais plaisir !
Ses yeux brillent, j’ai réussi.
Elle aime la tenue et me le dit.
Je lui plais.
Son stéthoscope qui balance, collier moderne autour de son cou, compte les battements de mon cœur.
Mon état physique est vérifié, je peux être châtié.
Elle m’intime maintenant l’ordre de me taire, de façon absolue.
Il me restera donc les cris, les gémissements, les feulements de bête blessée, j’en abuserai. Nous le verrons.
Elle ne perd pas de temps en fioriture, elle baisse mon slip fétiche et tout de go me saisit par la queue; pas méchamment, suavement plutôt, sensuellement certainement. Alors, en une seconde, elle est entrée dans ma tête, j’ai perdu tout contrôle.
Elle me maquignonne, me soulève, me soupèse, me graisse comme un animal que l’on mène au bourg. J’adore, je bande dur, mon gland est turgescent violet, j’écarte les jambes.
Elle passe sa main tâte les couilles, les caresse, je pars dans un univers érotique fort, violent, brutal.
Je suis un animal. Maitresse Axelle prenez tout ; mon cœur, mon corps, mon âme et aussi mon cul, mes couilles, ma queue.
Je suis à vous.
L’emprise commence ; caressé, pris en main, je subis le paradis des délices. Elle se colle à moi, je m’autorise à l’effleurer du bout des lèvres.
J’ai envie d’être tendre, de me perdre.
Je lâche prise, l’océan du désir s’ouvre à moi.
Pourtant, je veux aussi des coups, avoir mal, souffrir, lui obéir, lui appartenir.
Elle me transforme en trois minutes chrono en chienne lubrique, catin harnachée qu’il faut dresser,
Je suis tiré au pilori et habilement attaché.
Mes cuisses sont écartées, mon cul est ouvert, je sens l’air frais sur mon anus. Prends-moi, prends-moi Maitresse, je veux te sentir en moi.
Ta présence dans mon cul, juste un peu de ta présence.
Il n’en est rien. Le châtiment commence. La canne anglaise s’abat encore et encore.
Je ne crierai pas grâce, je veux avoir mal, très mal.
J’entends ton plaisir Maitresse, il n’est pas assouvi.
Tu veux plus, un peu plus, un peu plus loin, prendre ma douleur.
Son visage tourne autour de mon visage.
Sa dureté n’a d’égale que ta tendresse.
Je touche ses blonds cheveux, je lui baise le cou, je m’autorise ses joues, j’effleure ses lèvres Punis-moi Maitresse de t’avoir bafoué, punis-moi Maitresse de t’aimer là maintenant.
Elle me claque, à la volée, une fesse et puis l’autre et la canne encore la canne et un paddle méchant et sournois dont je dois compter les coups.
Je murmure, je geins, je crie, mais je ne pleure pas. Un jour, oui un jour je pleurerai pour elle. Je m’effondre sans vie, le cul en fusion, brûlant comme la braise Je m’écroule vidé, pourtant ce n’est pas fini.
Retourné, offert sans forces, armée d’un gant noir elle me prend, me fouille profondément le divin orifice.
Son horrible instrument japonais, au bruissement électrique, appliqué sur le sexe me pousse pas à pas vers l’orgasme.
« edging, edging », je pousse mon cri animal, primitif, viscéral.
Je jouis dans tes mains Maitresse, je jouis pour toi. Prends mes entrailles, prends ma semence, répands-la au loin. J’existe.
Je t’appartiens. Maitresse Axelle tu m’as pris.
Je suis ton esclave soumis, je peux être ta chose.
Dressé, vendu, loué, catin, salope, chienne, putain, je ne suis plus humain.
L’esprit revient, je suis détaché et m’effondre anéanti. Et tu es là, attentive et merveilleuse. Tu me cajoles, comme un amant perdu. Ta voix m’envahit, je reviens à la vie.
Tu panses mes plaies, j’en porte les marques rouges comme ton manteau.
Elles sont à toi, ces stigmates, cadeaux de ma servitude.
Ma tête bourdonne, je ne comprends pas, je ne comprends rien.
J’oublie tout, la porte se ferme.
Je suis seul.
Je suis vidé, à bout de souffle, à bout de nerf, sans force, sans vie.
Je erre dans les rues, troublé et perdu.
J’ai tout donné, je ne t’ai rien donné.
Pas assez, trop mal, pas bien.
Pour toi
Je t’M . Maitresse
Nemo