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Confidences de travailleuses du sexe

Beaucoup n'apprécient pas ou ne comprennent pas ce terme de "travail du sexe" (TDS). Il évoque une forme de gauchisme et le labeur, ce que le TDS ne peut être. C’est néanmoins le terme que j’ai choisi car il renvoie à un combat politique pour le droit des TDS à exercer dans des conditions de droit commun, c’est à dire similaires aux autres professions. Cette période de confinement nous rappelle que cette situation contribue à plonger la majorité des TDS dans une situation de détresse extrême. Des cagnottes sont ouvertes afin de les soutenir.

Je n’ai pas publié de billet de blog ces deux derniers jours car je suis prise sur un projet d’envergure qui me tient beaucoup à coeur : je travaille sur le montage final du 1er film des SubSpace, ces jeux de rôles pour adultes grandeur nature que mon double organise plusieurs fois par an. Enfin, organisait …car il n’y a pas eu d’édition depuis septembre 2018, une absence de temps et d’envie, me souffle-t-on dans l’oreillette. Ces jeux ont fait l’objet d’une captation vidéo, condition sine qua non à la réalisation en France de ce type d’évènement dans un cadre légal. J’ai hâte que vous puissiez plonger dans l’édition appelée "Carcéral". C’est la plus trash des SubSpace. Uniquement pour un public averti, amateur d’humiliation sous toutes ces formes et de dirty talk

Pour émoustiller votre confinement en attendant la sortie du film, j'ai deux livres à conseiller aux personnes qui souhaitent mieux connaître le TDS. Le premier est celui d’Emma Becker, la Maison, une heureuse surprise, car le tapage médiatique autour de sa sortie me faisait redouter un livre sans saveur, très politiquement correct.

Cette autofiction relate les deux ans que l'auteure passe à se prostituer dans deux maisons closes à Berlin sous le pseudonyme de Justine. Elle parle de son rapport avec son compagnon, un écrivain connu qui pourrait être son père (je cherche encore le nom), avec son entourage, ses clients, ses collègues et employeur.ses. On est littéralement plongé dans sa tête. C’est donc une occasion à saisir pour se glisser dans la peau d’une travailleuse du sexe. N’étant qu’à la moitié du roman, je reviendrais peut-être plus longuement sur cette oeuvre.

Que dire des romans de Grisélidis Réal, Le noir est une couleur ! Je ne peux que chaudement le recommander. Elle raconte son histoire, celle d’une jeune mère qui s’enfuit en Allemagne avec ses enfants et son amant noir américain, arraché à un asile psychiatrique genevois. Au terme de leur cavale, la famille va échouer à Munich. Petit à petit, pour survivre l’auteure va, sans souteneur se livrer à la prostitution. J’ai aimé ce roman qui montre l’évolution de l’héroine dans l’exercice de ce métier. L’inexpérience du début dont profite certains clients peu recommandables puis sa professionnalisation qui se traduit par le choix de son lieu d’exercice, de relation client équilibrée.

Malheureusement, lorsqu’on parle avec les abolitionnistes du travail du sexe exercé en indépendant, on nous renvoie sans cesse à la figure que cela représente une minorité, des privilégié.es au mieux, des proxénètes au pire du fait de l'entraide entre collègues. Il y a un fait pourtant qu’iels refusent d’admettre : LA PROHIBITION FAVORISE LES RESEAUX.

POST SCRIPTUM : Pourquoi j’écris en écriture inclusive ?

  • Parce que les lectrices doivent se sentir aussi concernées que les lecteurs.

  • Parce que les règles d'écriture, où le masculin l'emporte sur le féminin" est déjà une formalisation de la discrimination et de la domination

  • Parce que vous êtes sur un site féministe à tendance gynarchiste

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